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DOCUMENTAIRE MURMURE(S)

RECHERCHE ARTISTIQUE

Recherche d’écriture

Le murmure(s)

Le cri du corps est un murmure

Le cri de l’âme est un murmure

Le cri de l’être est un murmure

Le corps contraint se déforme

L’âme contrainte s’éteint

L’être contraint se meurt

Le corps se déforme

L’âme s’éteint

L’être se meurt

Le corps murmure

L’âme murmure

L’être murmure

Le murmure du corps qui se déforme est un cri

Le murmure de l’âme qui s’éteint est un cri

Le murmure de l’être qui se meurt est un ci

LE MURMURE EST UN CRI

Le murmure est silencié

Le corps est tué

L’âme est tuée

L’être est tué

Exister, exister par soi, à travers soi. 

Se dire, se raconter.

Tant de choses qui nous sont interdites, tant de choses que l’autre nous impose.

Comment exister, comment se dire, comment se raconter quand l’autre colonise jusqu’à l’intérieur de nous-même. Quand l’autre tel un courant d’air chassa tout. Quand l’autre nous colonise jusque dans nos fondations au point de nous effacer.

Notre être se meurt

Notre âme s’éteint

Notre corps se déforme

Sorti des entrailles du monde, remontant lentement au travers les couches. Un magma visqueux.

Il explose dans un silence assourdissant, un murmure venu des profondeurs de notre corps, de notre âme, de notre être.

Inarrêtable, il dévale les collines, les vallées, les gorges.

Il traverse les intérieurs, s’effondre à l’extérieur, vidé, déboulé.

Je suis

Je suis un homme, martiniquais

Je suis le fruit d’une union impossible

Je suis le fruit d’un amour interdit

Je suis le noir et le blanc

Je suis l’homme et la femme

Et.

Je suis.

Je suis le soukounian

Je suis la belle capresse

Je suis le mariage burlesque

Je suis le chien la ri

Je suis Catherine de Médicis

Je suis ce que vous voulez voir

Je suis ce que vous ne voulez pas voir

Je suis vous

Vous êtes moi

Contraint par l’autre, malmené par le courant d’air, enseveli sous les braises ardentes de nos identités perdues.

Étouffé dans un corps qui n’est pas le mien, acculé par des normes qui ne sont pas les miennes, entravé par un regard qui n’est pas le mien.

Je suis moi,

Vous êtes vous.

De dedans on voit dehors,
de dehors on voit dedans

Dedans, dehors.

Dehors, dedans.

On rentre, on sort,

Ça va, ça vient.

Il traverse…

Dehors, dedans, dehors,

Le courant d’air.

Toute porte fermée, il glisse, s’infiltre.

Il réussit toujours à (r)entrer.

Son sifflement, un murmure,

Par tous les petits recoins, 

Il s’infiltre.

Où est la limite, où est la barrière?

On est dedans, on est dehors.

De dedans on voit dehors,

De dehors on voit dedans.

Comment sortir du monde ?

Comment entrer en soi ?

Où suis-je en sécurité ?

Où suis-je moi ?

La limite entre moi et les autres.

Assis sur le porche, dans le courant d’air, je disparais.

Désagrégé face à la dualité de mon univers.

Écartelé entre dedans et dehors.

De dehors on voit dedans.

Je dois cacher dedans, ils verront, ils sauront, ils détruiront.

De dehors on voit dedans.

Comprimé, oppressé, étouffé,

Mon corps contraint est déformé.

De dedans on voit dehors.

Je les vois, ils me regardent, ils me jugent, ils savent.

De dedans on voit dehors…

Parle-moi de…

Dans un premier temps, j’ai entamé une réflexion visuelle avec un projet que j’ai nommé «Perficio». Lors d’une résidence d’écriture à La Métive en 2022, j’ai émergé de cette expérience avec une réponse à ma question fondamentale : «Comment raconter la Transidentité aux Antilles ?» De cette introspection, j’ai pu développer ma vision artistique, qui trouve son essence dans le texte intitulé «Parle-moi de...».

Ton identité

Ton rapport aux autres

Ton intimité

Ton corps

murmure(s) moi

toi

nous 

Parlons genre !

Genre quoi ?

Genre identité, genre intimité, genre individualité. 

Recherche visuelle

Le murmure est un cri

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